l’image fantasmée de la pierre à l’intense travail de mémoire au sein des murs / _ projet architectural, avec
L. Mercier en contribution à l'illustration,
mentionné et présélectionné par le jury pour exposition.
Dressé, comme invitation à une nouvelle expérience, un autre parcours,
L’Opale - incarnation monumentale de la salle d’exposition permanente du
Centre d’Interprétation - constituera ainsi une charnière, par sa vertu de faire
rebasculer la composition existante sur la place de l’Hôtel-Dieu. Il sera le
point de départ, l’articulation de deux types de parcours possibles jusqu’au
Château - l’un Historiquement vrai, l’autre historiquement vraisemblable - qui
contrebalancera le poids palpable de l’hospice par l’équilibre visuel des masses,
et le poids symbolique du Château par l’érection d’un nouveau récit pour la
ville, rendu cohérent par son unité d’apparence minérale.
L’édifice majeur du CIAP ne se visite pas a priori. Le Centre joue
d’abord de son image minérale forte, qui lui permet de constituer un appel. Il
est alors longé par le visiteur qui suit la pente douce du terrain jusqu’aux murs
de baies vitrées de l’accueil, laissant apparaître l’image du mur d’enceinte de
l’autre côté de l’hospice. Dans ce vaste hall à la hauteur triplée, quelques chefs
d’oeuvres lapidaires guident ses pas jusqu’à l’autre extrémité de la pièce.
En franchissant une série de seuils, en s’enfonçant un peu plus dans le bâtiment
historique, l’usager rejoint l’espace d’exposition temporaire, plus resserré, plus
intime. Il peut y faire une halte ou choisir de continuer jusqu’à cette percée
profonde, sombre, au fond de la salle ; le long de ce boyau, un contact inédit avec
les pierres surprend, puis séduit. Enfin, le visiteur arrive de l’autre côté du miroir :
dans la salle d’exposition permanente, où s’offrent à lui les trésors de l’Histoire,
des images, des récits de Coucy ; il se sent alors comme s’il avait finalement
pénétré la pierre et ses récits de mémoires, tant fantasmés jusqu’alors...
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